« Il règne ces jours-ci, dans les couloirs de l’Organisation des Nations unies (ONU), une atmosphère d’urgence. Le sentiment que, si la communauté internationale se décide à enrayer la mécanique génocidaire poursuivie par Israël dans la bande de Gaza, la fenêtre de tir qui s’offre à elle est sur le point de se refermer », détaille Mediapart en reportage au siège de l’ONU à New York. « À quelques jours de la rencontre entre Donald Trump et Benyamin Nétanyahou, les négociations sur l’avenir de Gaza prennent un tournant stratégique. Soit les pays arabes convainquent les États-Unis de se rallier à un plan de paix, soit l’entreprise destructrice menée par Israël pourra arriver à ses fins. »
Dans ce contexte, le média note l’optimisme de la délégation française, après la reconnaissance de l’Etat de Palestine par le président Macron lundi 22 septembre. « Paris a vu les tractations diplomatiques retrouver leur centre de gravité naturel, quelque part entre Washington et le Moyen-Orient. Alors que beaucoup s’attendaient à une réaction forte des États-Unis, farouchement opposés au principe de reconnaissance, Donald Trump a brillé par une inhabituelle tempérance à l’heure de commenter la décision de son homologue. » Au fond, écrit Mediapart, l’élan occidental en faveur d’une reconnaissance de la Palestine « indiffère Donald Trump ». La volonté américaine est à présent que les puissances régionales « prennent en charge la sécurisation et la reconstruction de la bande de Gaza sitôt les hostilités terminées ». Mais ni l’Arabie saoudite, ni les Émirats, ni leurs voisins « ne souhaitent apparaître comme les supplétifs d’une force d’occupation ». Leur soutien financier et militaire ne sera possible qu’à condition de créer un véritable État de Palestine.
Pendant que les États négocient à New York, alors que le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas n’a pas même été autorisé à rejoindre l’assemblée générale de l’ONU car privé de visas par les Etats-Unis, à Gaza, les gens meurent toujours par dizaine chaque jours sous les bombardements israéliens. « Combien de temps allons-nous continuer à parler avant de trouver une solution concrète ? », a interrogé, mardi à la tribune, le roi Abdallah II de Jordanie.