« La pire situation depuis un siècle. » C’est ainsi que le média Razón Pública décrit les relations entre son pays, la Colombie, et les États-Unis. Celles-ci « n’ont jamais été aussi tendues ». Depuis le retour de Trump à la maison blanche, les tensions avec le pays d’Amérique du Sud vont crescendo.

Notamment parce que le président des États-Unis a décidé d’agir comme bon lui semble hors de ces frontières : « Le 2 septembre, les États-Unis ont commencé à procéder à des exécutions extrajudiciaires au moyen d’attaques illégales contre des narcotrafiquants présumés dans les Caraïbes. Ces attaques ont entraîné la mort de 43 personnes à ce jour. »

Des manifestations réprimées dans le sang

Pendant ce temps, au Pérou, le mécontentement et l’instabilité politique continuent depuis la destitution de la présidente Dina Boluarte, dans la nuit du 9 au 10 octobre dernier, qui a laissé la place au président par intérim José Jerí. « Ce gouvernement est la continuation absolue de Dina Boluarte », souligne la députée Susel Paredes, membre du groupe parlementaire Bloc démocratique populaire (centre-gauche), interviewée par Ojo Público .

Selon elle, le changement ne viendra pas du Congrès péruvien, mais dépendra de « ce que dira la rue ». Le 21 octobre, le président par intérim a déclaré l’état d’urgence dans la capitale Lima et dans une ville portuaire voisine, suite à des manifestations massives qui ont abouti à un mort et une centaine de blessés. La colère est toujours présente dans les rues : des grèves et manifestations ont déjà été annoncées pour novembre.

L’Équateur aussi connaît des manifestations réprimées dans le sang. Le mouvement est mené par des communautés autochtones, paysans et des habitants des zones rurales. Il a démarré le 16 septembre pour demander un certain nombre de mesures, notamment le maintien d’une subvention pour le diesel, plus de moyens pour la santé, ou la réduction de la TVA à 12 %, note El Salto . « À mesure que la grève illimitée progressait, la libération des détenus et la fin de la criminalisation se sont ajoutées aux revendications initiales », ajoute le média. Un mois plus tard, le 19 octobre, « le gouvernement a officiellement rompu le dialogue avec le mouvement indigène ».

Victoires électorales pour la droite et l’extrême droite

En Bolivie, le 19 octobre, la droite est revenue au pouvoir « dans un pays de longue tradition socialiste », rappelle Volcánicas . Le candidat du Parti démocrate-chrétien, Rodrigo Paz, a remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle, avec 54,5 % des voix, dont certaines venues de la gauche. Les candidats de gauche avaient été éliminés dès le premier tour du scrutin, en août. Le candidat élu faisait face à un autre candidat de droite, Tuto Quiroga.

Une semaine plus tard, en Argentine, les élections de mi-mandat, qui renouvelaient une partie du Parlement, ont signé une nouvelle victoire de l’extrême droite ultralibérale de Javier Milei, soutenue à distance par Donald Trump. Juste avant les élections, « l’administration Trump a promis 20 milliards de dollars pour sauver l’économie argentine en difficulté », note Jacobin América Latina . Cette promesse était un réel coup de pouce dans des élections « où la crise économique menaçait de ruiner les chances » de Milei.

Que ce soit pour attaquer des supposés narcotrafiquants hors de tout cadre légal ou pour mettre son nez dans des élections, le voisin étasunien ne se prive plus d’intervenir dans les affaires latino-américaines.

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