Société

Au Nigéria, les promesses non tenues frustrent les terroristes qui se sont rendus

Résumé écrit le

Parfois, quand la faim se fait trop sentir, Abba se surprend à vouloir retourner dans la forêt de Sambisa, où il s’entraînait avec Boko Haram. C’est dans ce bastion du groupe terroriste, au nord-est du Nigéria, que le garçon de 19 ans a vécu la majeure partie de sa vie.

Il a six ans quand Boko Haram l’enlève, en 2015, raconte le média local HumAngle. Abba grandit dans un village puis dans l’enclave de Boko Haram, où dès ses dix ans, il se forme au combat « sous la garde » du chef du groupe armé, Abubakar Shekau. À la mort de son protecteur, Abba choisit de se rendre aux autorités nigérianes et est intégré à un programme de réinsertion. Mais aujourd’hui, il en est exclu et vit dans la pauvreté avec ses proches.

« On nous a dit qu’il y aurait de l’aide, mais il n’y en a pas eu », dénonce le jeune homme. Il n’est pas le seul : parmi les « plus de 500 000 insurgés et leurs familles [qui] ont déposé les armes grâce à ce programme », nombre d’entre eux remettent en cause se retrouvent « sans moyens de subsistance, ni aucune compétence », indique un expert interrogé par le média nigérian. Selon lui, cette situation explosive risque de les ramener vers la violence.

Un résumé de Théo Sire
Journaliste à Basta!