Alors que le procès de l’ex-président Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’Etat vient d’entrer dans sa phase finale, son nom est loin d’avoir disparu de la vie politique au Brésil.
C’est en tout cas ce qu’affirme l’anthropologue Isabela Kalil dans cet entretien publié mardi 2 septembre par le média brésilien Agência Pública. L’experte « suit les groupes bolsonaristes depuis des années » et constate que le mouvement de soutien « semble plus dispersé, dans de plus petites bulles par des actions individuelles. » Loin de la gronde de 2022 où elle observait une « mobilisation en groupes, parfois même armés. » Mais « même s’il est inéligible et que la prison est proche, il reste une figure irremplaçable », estime Isabela Kalil.
L’ex-Première dame comme possible successeuse
Tout au long de cette interview, l’anthropologue brésilienne nous donne ainsi un aperçu du futur de l’extrême-droite au Brésil. À la place des entrepreneurs et des figures de l’agrobusiness qui soutenaient Bolsonaro, dissuadés par les tarifs douaniers de son ami Donald Trump, ses soutiens les plus actifs aujourd’hui sont « des gens ordinaires » engagés sur le « débat sur la liberté d’expression, en particulier sur les plateformes numériques ».
Des partisans de Trump ou d’Elon Musk, plus jeune et plus isolés, mais qui seraient prêt selon l’experte à voter pour des partis de droite convertis au bolsonarisme, même sans Bolsonaro. Mais qui pour l’incarner ? « Pour elle, l’ancienne Première dame Michelle Bolsonaro a plus de chances d’être l’héritière politique de son mari que les enfants de l’homme politique », résume Agência Pública.