Politique

Canon français : le banquet qui file la nausée

Résumé écrit le

La critique est acide et volontairement subjective, mais les faits relatés par le média de gauche radicale Lundimatin questionnent sur le caractère apolitique revendiqué par Le Canon français. L’article se penche sur cette entreprise d’organisation de grands banquets franchouillards en amont de son prochain festin, prévu au sud de Rennes, le 8 novembre prochain. Et pour cause : cette société a récemment été rachetée par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, connu pour sa prétention à faire gagner l’extrême droite dans les urnes grâce à ses investissements.

Cette révélation a compliqué l’installation du Canon français en Bretagne : le premier château prévu pour accueillir l’événement a annulé face à la pression de riverains. Grâce à cette séquence, les deux fondateurs de l’entreprise ont fait le tour des médias en défendant leurs fêtes « joyeuses » et sans projet caché : « On ne fait pas de politique », cite le média. En écumant les reportages et réseaux sociaux, Lundimatin décrit pourtant une certaine vision de la fête à la française : marques de vêtement néonazies, drapeaux royalistes acceptés, contrairement à ceux de la CGT, viande obligatoire et consommation d’alcool provoquant des « dérapages si fréquents qu’ils ont hésité à tout arrêter ».

Lundimatin critique aussi la posture des fondateurs, dont le vocabulaire familier et l’amour revendiqué du terroir contrastent avec leurs origines aristocratiques et leur méconnaissance des métiers de bouche. « Ce que propose le Canon français [...], c’est un récit sur ce que doit être une bonne bouffe joyeuse et sur qui est la bonne compagnie. Le reste, ce sont des prestataires qui le font, les fameux ’’locaux’’. »

Un résumé de Théo Sire
Journaliste à Basta!