C’est une petite musique qu’on a désormais l’habitude d’entendre : exaspérés par des violences, des habitants dénoncent l’installation d’un centre d’accueil pour toxicomanes dans un centre-ville. Et face à la grogne des riverains, la mairie décide de déplacer cet espace, loin des lieux de consommation où il est pourtant le plus efficace.
C’est plus ou moins ce qui se passe à Marseille, raconte le journaliste Benoît Gilles de Marsactu. Les tournées du bus 31/32, un « dispositif itinérant » qui propose « des traitements de substitution aux opiacés », « du matériel de consommation de drogue », des tests de dépistage « et surtout, une écoute et des conseils », pourrait bientôt être délocalisé.
La gauche marseillaise, au pouvoir à la mairie, s’était pourtant engagée à faire plus et à créer une « halte soins addictions » il y a cinq ans. Le préfet a annoncé son opposition à la création d’un tel lieu il y a un mois. Ce refus permet à la mairie « de renvoyer la balle à l’État et d’éviter d’assumer l’échec de ce dispositif ». Car, comme le rappelle Marsactu, le maire « lui-même n’a pas toujours été un fervent défenseur du dispositif »...