Économie et social

Crise humanitaire : « L’argent à Gaza ressemble à de l’argent de Monopoly »

Résumé écrit le

Interrogée sur l’annonce, quelques heures plus tôt, d’un premier accord pour un plan de paix dans la bande de Gaza, l’humanitaire Jouanna Hassoun explique la raison de ses larmes. "Je pleure parce qu’il y a une petite lueur d’espoir. Et je pleure parce que je pressens ce qui va arriver : après toute cette souffrance, ce silence, cette destruction, les gens vont comprendre ce qui leur a été fait. Et la guerre et l’occupation ne seront pas pour autant terminées."

Directrice générale de l’association Transaidency, qui distribue notamment de la nourriture à Gaza, la jeune Allemande d’origine palestinienne décrit à la Taz le désastre économique en cours dans ce territoire : l’argent n’y a "pratiquement plus aucune valeur en soi". Transaidency est obligée d’envoyer les dons qu’elle récolte à des tiers de confiance sur place pour contourner les limites imposées par Israël. Ses équipes sur place peuvent ensuite acheter puis distribuer "tout ce qu’elles trouvent – à des prix très élevés. [...] Au début, nous pouvions aider cent personnes, aujourd’hui, nous en aidons près de 10 000."

L’aide humanitaire contribue à l’inflation

À Gaza, les prix baissent peu à peu depuis mai grâce à une aide humanitaire plus importante. Cela permet à Transaidency d’acheter autre chose "que des ragoûts de lentilles" : "des raviolis ou du riz aux épinards", et même un peu de "viande en conserve", se réjouit Jouanna Hassoun. Les journalistes de la Taz posent alors la question qui fâche :

« − Les organisations humanitaires peuvent payer des prix que les populations locales ont du mal à supporter. Cela ne fait-il pas grimper les prix ?
− C’est malheureusement le cas. Mais quelle alternative avons-nous ? Nous ne pouvons pas laisser les gens mourir de faim. »

Un résumé de Théo Sire
Journaliste à Basta!