Société

Cyberféminismes : des serveurs pour bâtir des refuges numériques

Résumé écrit le

On se représente souvent Internet comme un archipel de sites web, composé d’îles plus ou moins larges et plus ou moins isolées selon leur popularité. Comparé aux continents que sont Instagram ou Reddit, le site de la revue féministe basque Pikara ressemblerait plutôt à un atoll perdu au milieu du Pacifique, vivant en autarcie.

Pourtant, cet atoll a failli disparaître à la fin des années 2000, après des pics de visites inattendus liés au succès de leurs vidéos sur le harcèlement de rue. « Ces pics faisaient tomber le site web. Mais comme leur site web était hébergé par un hébergeur commercial privé, celui-ci n’intervenait pas pour le restaurer – parce qu’il n’accordait pas d’importance aux contenus et à leur dimension politique », raconte Spider Alex, cofondatrice du collectif technoféministe catalan Donestech.

Interrogée par la journaliste indépendante Léna Rosada pour le trimestriel La Brèche, la militante explique que son collectif a alors créé un « serveur cyberféministe » pour y héberger des sites et des données « liées à la mémoire des luttes ». C’est un exemple parmi d’autres cités par cet article qui évoque une réalité trop souvent négligée : la majorité des sites web dépendent des mêmes acteurs et technologies. Face à cette vulnérabilité, des cyberféministes forment et informent afin de reprendre le contrôle sur leurs outils numériques.

Un résumé de Théo Sire
Journaliste à Basta!