C’est une industrie culturelle qu’on oublie parfois lorsqu’on parle des menaces que fait peser l’IA générative sur l’art et les artistes : le secteur du jeu vidéo. Les acteurs de cinéma craignent pour le futur de leur métier. Mais face à des IA qui peuvent reproduire des voix humaines, les doubleurs vidéoludiques perdent déjà des cachets.
« On ne nous dit pas frontalement "c’est toi ou une IA". Ce qui se passe, c’est que l’on reçoit des offres pour nous demander de réaliser des tests gratuits de dix minutes. Une manipulation qui vise tout simplement à nourrir l’IA », dénonce Morgan Dufour, directeur artistique d’un studio de doublage de ce secteur. Dans son article, Stup.Media fait notamment entendre le malaise des comédiens de doublage français face à ces clauses de contrat abusives ou à des offres certes rémunératrices mais faites pour entrainer une IA.
Les éditeurs de jeux vidéo grand public voient de plus en plus l’intelligence artificielle comme une manière de réduire les coûts de production d’œuvres qui mettent en scène des centaines de personnages parlants. Surtout que les travailleurs de cette jeune industrie ne bénéficient pas encore « de protections liées à des conventions [comme] dans des secteurs traditionnels ». Certains prévoient déjà que les doublages de « rôles tertiaires » soient « confiés à des voix de synthèse. » Cette catégorie de rôles constitue pourtant aujourd’hui une porte d’entrée pour intégrer le milieu.