L’éolien et le photovoltaïque nous coûteront « 300 milliards d’euros » d’ici 2035. Vous avez peut-être vu passer ce contre-argument dans les débats récents sur le prochain modèle énergétique français à suivre. En tout cas, le média Alternatives Economiques l’a beaucoup trop entendu.
Le rédacteur en chef adjoint Antoine de Ravignan prend la plume en réaction à une tribune publiée dans Le Figaro le 8 juillet, et « cosignée par Bruno Retailleau ». Celle-ci dénonçait le fait que l’éolien et le photovoltaïque n’apporteraient au mix énergique « qu’une intermittence coûteuse à gérer », alors que la future loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit que ces énergies fournissent « a minima, d’ici à 2035 [...], selon le scénario ’’bas’’, une production de 242 térawattheures (TWh) (35 % du mix électrique), contre 73 TWh en 2023 (12 %). »
Des chiffres « mensongers »
Le journaliste revient plus précisément sur les « 300 milliards d’euros » que le renouvelable coûterait aux Français d’ici 2035 si ce scénario était suivi, selon un amendement d’élus Les Républicains. « Des chiffres mensongers, que peu de médias se sont employés à déconstruire », dénonce Alternatives Economiques.
Antoine de Ravignan démonte ainsi point par point les justifications de cette gigantesque enveloppe en y ajoutant le meilleur des condiments : une pincée de nuance. Notamment, en expliquant comment l’évolution très incertaine des prix de l’électricité rend le calcul de la droite très peu probable, et en évoquant les revenus que peut générer la baisse des énergies fossiles. Cette analyse permet ainsi de mieux comprendre soi-même les enjeux économiques d’une hausse des énergies renouvelables tout en s’armant d’arguments pour vos prochains débats.