L’étang fait partie d’une réserve ornithologique, mais la faune se fait rare. Sur la rive opposée, « l’eau est bordée de tas noirs et de hauts murs de pneus de toutes tailles. Les pneus se mêlent d’ailleurs aux chaussures à la surface. Ce n’est pas la seule raison pour laquelle l’eau ici, bien qu’exceptionnellement claire, est morte, à l’exception de quelques invertébrés. »
Dans un récit édifiant, le média tchèque Deník Referendum raconte l’histoire de ce plan d’eau, qui fait partie en réalité « du système de bassins de résidus de l’ancienne plus importante usine de traitement du minerai d’uranium tchécoslovaque, MAPE Mydlovary ». L’usine avait pour but de fournir le « programme nucléaire soviétique » de 1962 à 1991.
« Le déclin du traitement de l’uranium après la chute du régime communiste a ouvert un nouveau dilemme : que faire des dépôts de déchets radioactifs couvrant une superficie dépassant 280 hectares — l’équivalent de près de quatre cents terrains de football. »
Des camions de déchets venus des pays voisins
Malgré les premiers travaux lancés en 1987, « et, contrairement aux promesses répétées de Diamo, [l’entreprise d’État chargée de l’atténuation des conséquences des activités minières,] ils ne sont pas terminés à ce jour. »
Comment ces bassins radioactifs se sont donc transformés en décharge ? Si au départ le plan de Diamo était de recouvrir la zone « d’une couche de matériau à base de cendres thermiques », Deník Referendum explique que « progressivement, un certain nombre d’autres matériaux ont été ajoutés. »
Des déchets miniers et des revêtement de réservoirs détruits d’une usine chimique, d’abord, puis divers plastiques, des vitres brisées, des tessons, du caoutchouc et de vieux tuyaux. Au fil de cette article, le média remonte avec nous la piste de ces déchets hors du pays, notamment en Allemagne et en Autriche.
Jusqu’à s’interroger : « La demande de quantités colossales de matériaux pour sceller les réservoirs de boues radioactives est-elle devenue un prétexte pour y déverser toutes sortes de déchets provenant de diverses régions d’Europe ? [...] Et cela se fait-il dans les limites de la loi, ou y a-t-il beaucoup de choses qui échappent aux inspecteurs ? » Réponse dans cette enquête.