« On nous dit que nous devons contribuer et donner davantage de nos terres pour le bien de la planète. Mais nous avons déjà tant donné. » Cette citation, tirée de la tribune publiée dans le média écologiste Mongabay, résume la lassitude de son auteur.
Ce texte d’opinion se démarque, car il évoque une zone géographique où la question de la colonisation est généralement abordée au passé : l’Europe. Mongabay donne la parole à Áslat Holmberg, un ancien président du Conseil Sami, ONG dédiée à la défense des droits et intérêts de ce peuple autochtone vivant sur un territoire du nord de la Scandinavie et de la Finlande, qui court sur quatre pays (Norvège, Suède, Finlande et Russie).
Pour lui, le colonialisme ne s’est jamais achevé pour son peuple. « Un aspect de cette coexistence : la compétition pour les mêmes ressources et les mêmes espaces. » Le représentant Sami cite certaines « menaces », parmi lesquelles des projets d’industriels miniers polluants, mais pas seulement. « Elles se manifestent également sous la bannière de la préservation [de l’environnement] », dénonce Áslat Holmberg.
Parcs éoliens installés sur des pâturages d’éleveurs de rennes, barrage hydroélectrique ou quotas de pêche qui perturbe la récolte du saumon… Avec ces exemples, la tribune a le mérite d’ouvrir une discussion sur les limites des politiques environnementales des États nordistes et de l’Union européenne. Qui plus est, en illustrant ce propos par de nombreuses photos afin de (re)découvrir le visage du pays Sami.