Le sujet peut paraître complexe, mais c’est tout l’intérêt de cet article de l’édition australienne de The Conversation : clarifier cet enjeu crucial pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Les deux experts invités par le média, Kolaia Raisele et Aidan Craney, chercheurs en anthropologie à l’université La Trobe en Australie, partent d’un constat simple : jusqu’ici, les Etats insulaires de l’océan Pacifique étaient des « champions de l’action climatique ». Tous on en effet su dénoncer d’une même voix la hausse du niveau de la mer qui menacent leurs territoires. Tous unis... jusqu’à ce que « les analystes estiment que les minéraux des fonds marins pourraient avoir une valeur stupéfiante de 30 000 milliards de dollars australiens ». Soit près de 17 milliards d’euros.
Des minerais cruciaux pour la transition écologique
Car oui, l’article évoque la question du minage en eaux profondes tout en prenant le temps d’expliquer clairement en quoi cela consiste : la récupération de « trois types de minéraux : les nodules polymétalliques qui parsèment les plaines sous-marines, les croûtes riches en cobalt des monts sous-marins et les gisements de minerai autour des cheminées hydrothermales. »
Des ressources cruciales pour la construction à grande échelle des batteries électriques. Le tout, collectées par des sociétés minières via de grosses machines envoyées sur le plancher sous-marin pour « pomper le minerai à la surface et renvoyer les eaux usées. » Problème, selon les chercheurs : « Cela crée des panaches de sédiments qui peuvent étouffer la vie marine » alors que « les écosystèmes des grands fonds marins sont mal connus » et « lents à se reconstituer ».
Un dilemme qui brise le front Pacifique
C’est là l’enjeu présenté dans cette analyse : pour des Etats du Pacifique isolés et aux ressources limitées, vaut-il mieux attendre par principe de précaution, ou soutenir les industries de la transition énergétique et espérer des recettes rapides ? « Nauru, les îles Cook, Kiribati et Tonga sont les plus avancés dans ce domaine », indiquent les auteurs, « mais des nations comme Fidji, Palau et Vanuatu ont demandé un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux internationales. »
L’article de The Conversation plonge alors dans les raisons précisent qui pousse ces Etats à choisir un camp plutôt qu’un autre. Sans oublier le rôle joué par leurs habitants : en 2019, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a dû changer de position face aux « fortes pressions de la part de sa population ».