La nouvelle est un peu passée sous les radars au vu de l’actualité : le président Trump vient de signer un décret exigeant que les entreprises qui déposent de nouvelles demandes de visa pour les travailleurs étrangers qualifiés, les visas H-1B, s’acquittent de frais de 100 000 dollars. 100 000 ! « C’est une augmentation astronomique par rapport à la taxe précédente de 215 dollars », note le média US consacré aux questions d’immigration Documented.
La modification du programme a pris effet immédiatement, dimanche à minuit. « Ce changement pourrait avoir un impact significatif sur la ville de New York, qui compte plus de travailleurs titulaires d’un visa H-1B que toute autre agglomération du pays », ajoute le site. L’économie de New York repose largement sur les talents internationaux dans les domaines de la finance, des technologies, des universités et des hôpitaux. Or, « si les grandes entreprises peuvent se permettre d’absorber les coûts à six chiffres liés à l’embauche de nouveaux travailleurs étrangers qualifiés, ce n’est probablement pas le cas des start-ups, des organisations à but non lucratif et des petites entreprises », pointe le média.
Dès l’annonce, « une confusion et une panique généralisées se sont répandues parmi les travailleurs titulaires d’un visa H1-B qui se trouvaient à l’étranger au moment de l’annonce ». Ils ne savaient pas si les nouveaux frais s’appliqueraient à eux s’ils ne rentraient pas aux États-Unis avant dimanche. L’administration a ensuite précisé que ces nouveaux frais ne concerneraient que les nouvelles demandes, pas les titulaires actuels de visas H-1B.
La refonte du programme des visas H-1B s’inscrit dans le cadre d’une réforme plus large de l’immigration voulue par le président des États-Unis et qui profitera clairement aux plus riches. Vendredi, l’administration Trump a également lancé un « pass doré » : coûtant un million de dollars, il offre une voie vers la citoyenneté aux investisseurs fortunés. Un « pass platine » à cinq millions de dollars est également censé voir le jour : il permettra aux particuliers de vivre aux États-Unis à temps partiel sans payer d’impôts. Ces mesures doivent encore être adoptées par le Congrès. Mais le ton est donné.