Au programme cette semaine :
- L’ACTU / Les lycées pro en danger : témoignages de prof
- L’ENQUÊTE / Implants contraceptifs Essure : silence empoisonné
- SUR LE TERRAIN / À Lille, une usine qui « intoxique les habitants en toute discrétion »
- L’ENTRETIEN/ Aux sources politiques de l’inflation
- L’ALTERNATIVE / Face à la hausse des prix de l’énergie, un village d’Alsace s’en sort par la transition
- L’ACTU ÉCOLO / En Haute-Savoie, la mégabassine prend l’eau
- DÉMOCRATIE / Sandrine Rousseau/Philippe Poutou
- LES INDÉS EN ANGLAIS / L’algorithme qui fait monter les loyers
- DU CÔTÉ DE CHEZ NOUS / Sur TikTok, des vidéos « glamourisent » les traversées migratoires malgré les dangers
- L’ÉVÉNEMENT / Tempête sociale face à l’inflation
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Les lycées pro en danger : témoignages de profs
Mardi, plusieurs syndicats appelaient à une grève interprofessionnelle pour les salaires (voir l’événement de cette semaine). Dans les lycées professionnels, le personnel faisait grève pour une autre raison : sauver l’enseignement dans leur établissements. En cause, une nouvelle réforme du lycée professionnel qui fait suite à celle de 2019, qui devrait encore réduire le nombre d’heures d’enseignement général au profit du temps passé en entreprise. « Cela créera un niveau moins élevé », résume Sandrine, enseignante en lycée pro, dans les colonnes de Rapports de force . Sur Regards , un autre professeur en lycée pro, Germain Filoche, témoigne que les élèves des lycées pro aussi « ont besoin d’enseignement, d’éducation, d’un lycée de qualité. La plupart des élèves des lycées professionnels veulent poursuivre leurs études, en BTS, en IUT ». Si les professeurs manifestent leur mécontentement, c’est aussi parce qu’ils craignent un manque d’accompagnement des élèves par les entreprises. « Plusieurs fois, on a dû retirer des jeunes de 15 ans en stage chez des employeurs qui ne prennent pas le temps de s’occuper d’eux », explique sur Rue89Bordeaux Fabrice, enseignant en plomberie-chauffage au lycée professionnel de Blaye.
Photo : Serge D’ignazio
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Implants contraceptifs Essure : silence empoisonné
Depuis des années, des milliers des femmes alertent sur le calvaire qu’elles vivent et qu’elles attribuent à la pose des implants Essure, deux petits implants de contraception définitive. L’ONG bretonne d’investigation Splann ! a mené une enquête en cinq volets et un podcast sur cette vaste affaire sanitaire. Présentés comme l’avenir de la contraception définitive, les implants Essure ont été posés à près de 200 000 femmes en France entre 2002 et 2017. La société américaine Conceptus les a d’abord commercialisés. Elle a ensuite été rachetée en 2013 par le géant allemand Bayer. « Mais très vite, des voix de femmes s’élèvent pour dénoncer des effets secondaires », rappelle Splann !. Bayer décide de retirer l’implant du marché français en 2017, puis des États-Unis en 2018, tout en niant toute défectuosité du produit. Pourtant, des documents en possession du fabricant et des autorités sanitaires « mettent en cause la sécurité de l’implant ». Splann ! est aussi allé à la rencontre de Bretonnes victimes de ces effets secondaires et qui mènent leurs propres recherches afin d’obtenir des réponses (accès libre).
À Lille, une usine qui « intoxique les habitants en toute discrétion »
L’usine Exide Technologies de Lille fabrique depuis plus d’un siècle des batteries au plomb. Aujourd’hui, elle « est suspectée de polluer les sols du quartier, dans une indifférence quasi totale. Peu à peu, les riverains prennent conscience des dangers auxquels ils sont exposés ». Un reportage de Médiacités , magazine en ligne d’investigation locale (accès sur abonnement).
Aux sources politiques de l’inflation
Vous voulez comprendre, enfin, ce qu’est l’inflation et d’où elle vient. Cette interview est là pour vous : CQFD est allé le demander au journaliste économique de Mediapart Romaric Godin. Déjà, la mesure de l’inflation est le résultat de choix. « L’indice des prix à la consommation est moins là pour traduire “votre” réalité personnelle qu’une moyenne globale pour l’ensemble de la consommation française. Mais construire cette moyenne suppose des choix en termes de pondération des différentes consommations », explique le journaliste. Cet indice est donc « le fruit d’un rapport de forces social et économique qui donne une certaine “traduction” de la réalité ». Romaric Godin dit aussi que « dans la dynamique actuelle de l’inflation, c’est bien la hausse des profits qui cause la hausse des prix », pendant que la « crise inflationniste sera payée par les ménages, et en particulier les plus modestes, afin de préserver la rentabilité des entreprises et la valeur des dettes détenues par les grands investisseurs » (accès libre).
Face à la hausse des prix de l’énergie, un village d’Alsace s’en sort par la transition
« Alors que l’immense majorité des communes sont confrontées à l’explosion de leurs factures de gaz et d’électricité, Muttersholtz n’est guère impactée. Depuis 2014, ce village a réalisé d’importants travaux pour opérer sa transition énergétique, si bien que la commune produit plus d’énergie qu’elle n’en achète. Pratique quand les prix s’envolent », rapporte Rue89Strasbourg dans ce reportage. Le secret de Muttersholtz : des installations hydroélectrolytiques et, surtout, des économies d’énergie qui passent notamment par l’isolation.
En Haute-Savoie, la mégabassine prend l’eau
À La Clusaz, associations et militants occupent depuis trois semaines un bois, futur site d’un projet de retenue artificielle d’eau destinée essentiellement à garantir l’enneigement d’une station de ski. Le projet cristallise les tensions sur fond de « transition de la montagne ». « On le saurait si tout ça, c’était pour les vaches ! Attaquer des secteurs pour essayer d’en sauver d’autres, ce n’est pas viable », dit un agriculteur dans ce reportage de l’hebdomadaire Politis (accès sur abonnement).
Sandrine Rousseau/Philippe Poutou
Reporterre s’entretient avec l’écologiste Sandrine Rousseau, entre autres sur les attaques auxquelles elle fait face, mais pas seulement. « Si l’on veut refaire une société qui respecte les limites de la planète, il nous faut regarder nos responsabilités à la hauteur de ce qu’elles sont et trouver une autre manière d’exister ensemble. Tout le monde est responsable, mais pas à la même hauteur. Les personnes les plus pauvres n’ont pas la même responsabilité que les plus riches », dit la députée. Dans le dernier numéro de la revue féministe La Déferlante , c’est Philippe Poutou, du Nouveau parti anticapitaliste, qui est l’invité politique, aux côtés de l’écrivaine Virginie Despentes, pour un « entretien croisé entre deux utopistes pleinement engagé·es dans les combats de notre époque ».
L’algorithme qui fait monter les loyers
Une enquête de ProPublica nous raconte comment aux États-Unis, un logiciel d’une société texane, RealPage, aide les propriétaires à fixer le prix des appartements. Or, l’algorithme du logiciel fait exploser les loyers, à des niveaux que les propriétaires « n’oseraient pas exiger si c’était calculé manuellement », admet un cadre de cette société. « Les gestionnaires immobiliers de tous les États-Unis se sont félicités de la façon dont l’algorithme augmente les bénéfices », explique ProPublica. « RealPage a même recommandé aux propriétaires d’accepter dans certains cas un taux d’occupation plus faible afin d’augmenter les loyers et de gagner plus d’argent. L’un des développeurs de l’algorithme a déclaré à ProPublica que les agents de location avaient "trop d’empathie", au contraire de l’ordinateur » (accès libre).
Sur TikTok, des vidéos « glamourisent » les traversées migratoires malgré les dangers
Sur les plateformes de vidéos en ligne, des personnes exilées mettent en scène leur traversée de la Méditerranée au risque de banaliser les dangers auprès de jeunes qui veulent se construire un avenir en Europe. On vous en parle cette semaine dans basta! . « Les jeunes ne sont pas naïfs, toutes les musiques de raï avertissent sur le danger létal de ces traversées », analyse la chercheuse Farida Souiah. Mais des passeurs peuvent « exploiter les jeunes pour faire des vidéos et influencer le public », dit aussi la psychologue Fairouz Idbihi.
Tempête sociale face à l’inflation
Après bientôt trois semaines de grève dans les raffineries et les dépôts de carburant, les mobilisations pourraient s’élargir avec la journée de grève interprofessionnelle du 18 octobre, après la marche contre la vie chère de ce week-end.
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