Au programme cette semaine :
- L’ACTU / Enrayer le déclin du vivant
- DÉMOCRATIE / Prof harcelée par l’extrême droite : « Maintenant, il faut une protection policière pour réfléchir sur la fraternité ? »
- SUR LE TERRAIN / « Je ne sais pas comment on vit avec rien » : une journée avec les Restos du Cœur
- ENQUÊTE / LVMH : Paris sous emprise
- LA LUTTE / Guyane : un village amérindien se dresse contre la centrale électrique d’un proche de Macron
- L’ENTRETIEN / Christelle Taraud : « Les féminicides reposent sur un système très ancien d’écrasement des femmes »
- LA VIE DES INDÉS / Un journaliste poursuivi après avoir couvert une action militante
- LES INDÉS EN ANGLAIS / Action collective anti-autoritaire à grande échelle en Chine
- DU CÔTÉ DE CHEZ NOUS / Dans les sucreries de Cristal Union, les accidents mortels à répétition suscitent peu de réaction
- L’ÉVÉNEMENT / Hébergement d’urgence : toujours plus de personnes laissées à la rue
|
Enrayer le déclin du vivant
C’est l’enjeu de la COP15 consacrée à la biodiversité qui se tient au Canada du 7 au 19 décembre, à l’heure où 1 million d’espèces sont menacées d’extinction à court terme. Vert eco rappelle que cette conférence, qui rassemble les 196 États signataires de la Convention sur la diversité biologique, doit déboucher sur un accord global s’articulant autour de 21 cibles d’ici 2030 et 4 objectifs pour 2050. Natura Sciences décrypte les raisons pour lesquelles les précédents objectifs (dits d’« Aichi ») fixés en 2010 à Nagoya au Japon, n’ont pas du tout été atteints. Si le cadre se veut donc ambitieux, un des derniers documents de travail précise qu’il aura pour projet « d’inciter à prendre des mesures urgentes ». Rien de bien coercitif, pointe Reporterre . Un comité d’accueil était d’ailleurs présent pour mettre la pression sur les dirigeants. Cette conférence pourrait également être tentée par la marchandisation des écosystèmes, alerte Mediapart .
|
Prof harcelée par l’extrême droite : « Maintenant, il faut une protection policière pour réfléchir sur la fraternité ? »
Sophie Djigo, enseignante de philosophie en classe préparatoire à Valenciennes, a été la cible d’une campagne en ligne parce qu’elle organisait une sortie pédagogique auprès d’une association d’aide aux migrants à Calais. Elle a été contrainte de renoncer, après que les détails de la sortie ont été livrés sur les réseaux sociaux par le « réseau parents vigilants » proche du parti d’Éric Zemmour Reconquête, suscitant de nombreuses réactions en ligne. Suite à des menaces de mort, l’enseignante a porté plainte mercredi 7 décembre pour « cyberharcèlement ». Le rectorat de Lille avait déjà fait de même. Dans un entretien à Mediapart , elle demande à l’Éducation nationale de « protéger les collègues »— (accès sur abonnement).
« Je ne sais pas comment on vit avec rien » : une journée avec les Restos du cœur
La 38e campagne des Restos du cœur vient de s’ouvrir dans un contexte tendu. L’inflation, la perte d’un emploi, une arrivée récente en France... Autant de facteurs qui ont poussé l’association à essayer de prendre les devants pour accompagner des nouveaux bénéficiaires. « Depuis quelque temps, le profil des bénéficiaires a changé. Avant, c’était beaucoup de familles, des mères célibataires ou des SDF. Il y a désormais aussi des étudiants, des Ukrainiens, des chômeurs… », relate une bénévole au site Guiti News qui a passé une journée au centre de distribution de Montreuil en Seine-Saint-Denis (accès libre).
LVMH : Paris sous emprise
Boutiques, partenariats, mécénat : face à des pouvoirs publics dépendants de ses milliards, l’empire de Bernard Arnault semble sans limites dans la capitale. C’est ce que dévoile une enquête de Politis . Le 4 octobre dernier, la multinationale LVMH a une nouvelle fois pris possession du Louvre. Depuis 2017, le groupe de luxe aime y organiser les défilés de mode de son joyau, Louis Vuitton. Tout un symbole. Bernard Arnault, PDG du groupe et troisième fortune mondiale, est à Paris un souverain à qui l’on ne refuse rien (accès sur abonnement).
Guyane : un village amérindien se dresse contre la centrale électrique d’un proche de Macron
Pour installer sa centrale électrique de 140 hectares, l’entreprise Meridiam, fondée par un proche du président (il l’a notamment aidé à lever des fonds pour sa première campagne présidentielle), a rasé une partie d’une forêt vivrière traditionnelle des Amérindiens. StreetPress raconte la manière dont les autochtones organisent la résistance. Le 9 novembre, ils ont envahi le chantier et se relaient depuis pour occuper les terres. Les Kali’na ne négocient plus (accès libre).
Christelle Taraud : « Les féminicides reposent sur un système très ancien d’écrasement des femmes »
Dans le livre Féminicides. Une histoire mondiale (La Découverte 2022), l’historienne et féministe française Christelle Taraud s’attache à remettre les féminicides dans leur contexte le plus large. Car ils n’ont rien d’un phénomène récent ou seulement cantonné à certaines cultures. L’observation des restes humains durant la préhistoire montre notamment qu’il y a statistiquement plus de femmes qui sont décédées de mort violente, et davantage de traces de coups ou de blessures sur les corps des femmes. « Ce système d’écrasement des femmes est si ancien que cela explique probablement pourquoi nous avons toujours du mal à en sortir aujourd’hui » confie t-elle dans un entretien au magazine belge Axelle (accès libre).
Un journaliste poursuivi après avoir couvert une action militante
Le 10 novembre 2021, Grégoire Souchay, journaliste pigiste à Reporterre , réalise un reportage sur une action des Faucheurs volontaires. Il se retrouve aujourd’hui poursuivi par la justice, au même titre que les Faucheurs, car il aurait, selon la gendarmerie, « frauduleusement soustrait des sacs contenant des semences de colza » et « volontairement dégradé ou détérioré plusieurs sacs de semence ». Des accusations qu’il récuse. Plusieurs médias dont basta! se sont associés à une tribune de soutien pour défendre la liberté d’informer. « À la fin on gagne, mais pendant ce temps, on perd de l’énergie. Et c’est là l’objectif principal de cette répression », souligne l’avocat Arié Alimi. Le procès initialement prévu cette semaine a été reporté au printemps 2023.
Une action collective anti-autoritaire à grande échelle en Chine
Le site d’informations TruthOut décrypte les dynamiques à l’œuvre derrière les mobilisations en Chine. Plusieurs appels à la liberté, à la démocratie, à la liberté d’expression et à l’État de droit ont été lancés par des étudiants, qui dénoncent également le régime autoritaire du Parti communiste chinois. L’incendie, le 26 novembre, d’un immeuble qui a entraîné la mort d’au moins dix personnes, a été un déclencheur. De nombreux manifestants estiment que les victimes auraient pu être sauvées si le complexe résidentiel n’avait pas été placé sous confinement strict pour contrer le Covid. En parallèle se tisse une résistance locale, à petite échelle, dans des complexes d’appartements, axée sur l’assouplissement des restrictions (accès libre).
Dans les sucreries de Cristal Union, les accidents mortels à répétition suscitent peu de réaction
Le 19 octobre dernier, un grave accident du travail a eu lieu à la sucrerie d’Erstein, en Alsace, qui appartient au groupe Cristal Union (notamment propriétaire de la marque de sucre Daddy). Le mécanicien est mort de ses blessures. Depuis 2010, sept morts au travail impliquent le groupe sucrier Cristal Union. « On dirait qu’aucune leçon n’est tirée quand il y a un accident », déplore Éric Louis de l’association Cordistes en colère, dans une enquête menée par basta! . Il faut dire que rien ne les incite vraiment à le faire. « Un mort, cela coûte 50 000 euros à Cristal Union, précise l’ouvrier, sachant qu’ils ont un bénéfice qui s’élève à 50 millions d’euros. La réponse pénale n’est clairement pas à la hauteur » (accès libre).
Hébergement d’urgence : toujours plus de personnes laissées à la rue
À Paris, Strasbourg, Lyon, Bordeaux… aux quatre coins de la France, toujours plus de personnes se retrouvent à dormir dehors, dans l’indifférence de l’État. L’hébergement d’urgence est saturé, la réponse des autorités est souvent d’expulser les squats.
|
|
Ne laissons pas quelques oligarques nous dicter l’info.
Pour permettre au Portail des médias libre de faire briller les indés, faites un don (déductible des impôts) de quelques euros par mois.
|
|
|