Dossiers

Après plus de deux mois de contestation contre la loi travail, plus d’un mois de Nuit Debout, six mois d’État d’urgence et des violences policières toujours plus nombreuses, ce sont les policiers eux-mêmes qui ont manifesté le 18 mai place de la République à Paris pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une « haine anti-flic ». Un rassemblement qui a reçu la visite de la députée du Front national Marion Maréchal-Le Pen. Les médias libres en parlent.
Image : CC Foomandoonian.

Une partie des syndicats (CGT, FO, Solidaires et FSU) et des organisations étudiantes et lycéennes appellent à manifester le mercredi 9 mars contre les plans du gouvernement pour réformer le code du travail. Une pétition lancée sur internet a récolté plus d’un million de signatures contre ce projet qui va affaiblir les droits des travailleurs sous couvert de flexibilité. Va-t-on vers un mouvement social de grande ampleur ? Pourquoi la mobilisation contre ce projet est décisive ?

Manuel Valls a annoncé vouloir imposer la loi travail sans vote à l’Assemblée, en recourant à l’article 49.3 de la Constitution. Le texte sera considéré comme adopté de fait, à moins que la motion de censure déposée par le groupe des Républicains ne soit adoptée. Un passage en force qui vient après deux mois de protestations contre cette réforme du droit du travail et un mouvement Nuit Debout qui prend toujours plus d’ampleur. Déjà l’an dernier, le gouvernement avait fait passer la loi Macron par ce biais, sans vote et en dépit des oppositions dans son propre camp.
Dessin : Rodho

Le 31 mars, des milliers de personnes ont continué la manifestation contre la Loi travail par une occupation de la place de la République, à Paris. Depuis, chaque soir, la place se remplit à nouveau pour des nuits de débats, d’AG, de discussions. Un mouvement de jeunes pour la convergence des luttes qui commence déjà à essaimer ailleurs en France.

Depuis le 31 mars, la nuit n’est pas couchée. De la place de la République aux banlieues et aux villes de toute la France, le mouvement entamé il y a trois semaines se poursuit et s’organise, avec l’appui des Indignés espagnols, qui sont passés par là. Comment se fabrique cette démocratie spontanée qui est entrée dans un mois de mars sans fin, symbole des possibles politiques ?
© Eros Sana - Collectif OEIL

Les fuites de millions de fichiers du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore de Panama ont révélés comment des centaines des magnats de l’économie, des milliardaires, des chefs d’État, et des personnages politiques utilisent des sociétés écran pour échapper à l’impôt à travers la planète. En France, le FN, le patron, de SFR, la Société générel sont notamment concernés. Ces révélations sans précédents par la masse de données fuitées vont-elles enfin faire bouger les choses dans la lutte contre l’évasion fiscale ? Les gouvernements, les autorités nationales, européennes et internationales vont-elles agir en conséquences pour endiguer, enfin, le phénomène ?
Photo : CC dronepicr

La présentation du projet de loi sur le Travail de Myriam El Khomri devant les députés a débuté mardi 29 mars. Députés socialistes frondeurs, écologistes, et une partie des syndicats demandent toujours le retrait pur et simple du texte. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le jeudi 31 mars.
Photo : Eros Sana.

En pleine crise économique, le Brésil s’enfonce aussi dans la crise politique. L’opération anti-corruption en cours depuis deux ans a mis au jour l’étendue de la corruption dans la classe politique, jusqu’à l’ancien président travailliste Lula. Sa successeur à la tête du pays, Dilma Rousseff, est en outre menacée par une procédure de destitution lancée par l’opposition. Une opposition qui mobilise aussi une partie de la population dans la rue. Après treize ans au pouvoir, la gauche brésilienne tangue, comme dans le reste de l’Amérique latine. En Argentine, la droite est revenue au pouvoir il y a quelques mois. Au Venezuela, elle a remporté les dernières législatives.
Photo : CC João de Bourbon

Après le 9 mars, la nouvelle journée de mobilisation du 17 mars va-t-elle pousser le gouvernement à renoncer à sa réforme du code du travail ou seulement à ses points les plus contestés ? En attendant, la jeunesse est de retour dans la rue pour protester contre la précarité sans fin qui la guette.
Photo : Eros Sana.

Le monde agricole va mal. Le salon de l’agriculture qui se déroule cette semaine a lieu sur fond de crise grave. Les prix des productions ont dégringolé. Le porc, le lait et la viande bovine sont souvent achetés aux agriculteurs à des prix plus bas que leur coûts de production. Les marges des industriels de la transformation, en revanche, se portent bien. Au-delà des actions de la FNSEA, c’est toute une profession et un secteur de l’économie dont l’existence même est remise en cause. Ou bien est-ce simplement le modèle productiviste qui est à bout de souffle ?

CC Steve Arnold

Le nouveau projet de loi du gouvernement pour la réforme du travail affaiblit encore un peu plus les droits des travailleurs. Le texte reprend en bonne partie les souhaits du patronat : il remet directement en cause les 35 heures, veut faciliter les licenciements économiques et plafonner les indemnités prud’homales. Face à l’opposition qui s’élève déjà contre ce projet, la ministre du Travail a envisagé le faire passer sans même le faire voter, comme la loi Macron.
Photo : CC Gerry Lauzon

Un nouveau gouvernement, pour quoi faire ? Hollande a procédé à un remaniement ministériel le 11 février. Trois verts, dont Emmanuelle Cosse, en sont, Fabius s’en va, Ayrault revient, et le président annonce un référendum local sur Notre-Dame-des-Landes. Qu’en disent les médias libres ?
©NathanO’Nions

Le procès pour fraude fiscale de l’ancien ministre du Budget de François Hollande, Jérôme Cahuzac, a commencé lundi. En 2012, après les premières révélations de Médiapart, le ministre avait d’abord démenti posséder un compte en Suisse, avant de présenter sa démission et d’avouer qu’il avait menti. Les délits présumés portent sur plus de 600 000 euros d’avoirs pour Jérôme Cahuzac et sur 2,5 millions pour son ex-épouse.
Photo : CC David Trawin

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche contre l’état d’urgence et la réforme constitutionnelle préparée par le gouvernement. Le premier devait se terminer le 26 février, mais François Hollande a annoncé vouloir le prolonger d’encore trois mois par les députés. La deuxième va finalement contenir la mesure controversée de l’extension de la déchéance de nationalité. C’est parce qu’elle est contre cette déchéance de nationalité que la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a quitté le gouvernement la semaine dernière.
Photo : CC La quadrature du net

La loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » vient d’être discutée au Sénat. C’est la première loi sur le sujet depuis 40 ans ! Elle vise à protéger les espèces, mais aussi à lutter contre les trafics et l’appropriation illégitime des ressources naturelles, la biopiraterie. Il était temps : en France, la survie d’une espèce sur quatre est menacée.

François Hollande vient de présenter un nouveau plan de lutte contre le chômage, alors que l’inversion de la courbe du chômage promise depuis des années n’arrive pas. À côté de mesures pour la formation des chômeurs, de primes pour les PME qui embauchent, et de facilités pour l’apprentissage, le gouvernement mise encore une fois sur une baisse de cotisations sociales pour les employeurs et un plafonnement des indemnités prud’homales de licenciement. Deux cadeaux aux patrons, en attendant les résultats de la commission Badinter, chargée de réfléchir à une réforme du code du travail, qui pourrait bien se transformer en casse en bonne et due forme. Une nouvelle remise en cause des 35 heures au niveau des entreprises est déjà en projet.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi 9 janvier contre le projet d’aéroport et les expulsions des habitants et paysans de la Zad. Des centaines de personnes et de tracteurs ont bloqué le périphérique. Des nouvelles actions sont prévues dans la semaine. L’audience sur les expulsions doit avoir lieu le 13 janvier.
Photo : © Myriam Thiebaut.

Podemos a réuni 20 % des voix aux législatives espagnoles de dimanche 20 décembre. Après les européennes et les municipales, c’est une nouvelle percée pour le parti de la gauche alternative né il y a moins de deux ans. La droite espagnole, qui sort première des élections avec plus de 28 % des voix, a beaucoup perdu en voix depuis 2011. Tout comme les socialistes du PSOE avec à peine 22 % des voix. Après des années de mobilisations citoyennes contre les effets désastreux de l’austérité, le paysage politique espagnol sort renouvelé et bouleversé de ce scrutin. Mais l’incertitude est de mise sur la couleur du prochain gouvernement. Théoriquement, Podemos pourrait en être.
Photo : CC Podemos Uviéu.

François Hollande a confirmé dans ses vœux sa volonté d’intégrer à la Constitution la possibilité de déchoir de leur nationalité des binationaux nés français. Jusqu’ici, seules les personnes ayant acquis la nationalité française pouvaient s’en voir déchues. La mesure sera examinée par l’Assemblée nationale à partir du 3 février avant d’être soumise au Parlement réuni en Congrès. Si elle est adoptée, ce sera une remise en cause historique du principe du droit du sol. Qui pèsera potentiellement sur les plus 3 millions de binationaux qui vivent en France.

Quelques semaines après les attentats, en plein état d’urgence, au milieu des perquisitions et assignations à résidence, face à un gouvernement qui a pris un tournant sécuritaire et guerrier et à des partis de gauche en décomposition, le Front national est arrivé en tête du premier tour des élections régionales dans six régions sur treize, avec près de 28 % des voix au niveau de la France métropolitaine, et une abstention de 50 %. Que faire face au FN ? Comment lutter contre l’extrême droite et son implantation dans la société ?